Teindre la laine : un essai oignon safran curcuma
Une envie m’a pris comme ça, sans prévenir : et si j’essayais de teindre un écheveau, histoire de créer une laine d’une couleur unique ?
En fait, j’étais tombée sur ce topic sur un forum, à propos de la teinture aux pelures d’oignon. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, il n’a fallu que quelques jours pour me décider à passer à l’action.
Dans mes tiroirs dormaient 2 écheveaux de Lace de Drops de couleur blanc cassé, un mélange alpaga-soie. La technique de teinture à la pelure d’oignon concernait du fil 100% laine, je m’attendais donc à un résultat peut-être un peu différent.
Même pas peur. Cependant, par prudence, j’ai choisi de limiter le risque à un seul écheveau.
Le risque? Quel risque?
Tout d’abord obtenir une couleur fadasse, moche, beurk. Je m’y préparais un peu, je me disais qu’il suffirait de poursuivre l’expérience avec d’autres ingrédients jusqu’à un résultat satisfaisant. Ce n’était donc pas vraiment un problème.
Ce qui m’inquiétait davantage, c’était de perdre la douceur originelle du fil.
La teinture implique un chauffage prolongé à température d’ébullition, c’est un traitement agressif. Me retrouver par ma faute avec de la ficelle à la place de ma belle laine m’aurait rendue malade.
J’ai donc pris soin tout au long de l’expérience d’éviter à tout prix les chocs thermiques, c’est-à-dire le passage brutal du froid au chaud et du chaud au froid. Tous les changements de températures se sont faits très progressivement.
Episode 1 : La pelure d’oignon
J’ai fait bouillir 30g de pelures d’oignon (seulement les pelures sèches et brunes qui se détachent seules) dans 1,5 litres d’eau environ, pendant une petite demi-heure.
Pendant ce temps-là, l’écheveau (consolidé par 3 ligatures supplémentaires pour éviter les embrouillages) trempe dans de l’eau froide. Pour ce premier essai, je n’ai pas utilisé de « mordant », substance dont le rôle est de modifier la structure de la fibre pour lui permettre de mieux fixer la couleur. Cette étape est indispensable avec certains colorants, mais a priori ce n’est pas le cas de l’oignon.
Je laisse refroidir la soupe, je la filtre, et je la remets dans la marmite avec l’écheveau essoré. Le tout est porté doucement à ébullition pendant 1 heure.
Lorsque la soupe est complètement refroidie (soit le lendemain matin), la laine est sortie, longuement rincée à l’eau à peine tiède, puis essorée et mise à sécher.
Voilà ce que cela donne une fois sec:
La couleur est correcte mais un peu fade. Gros soulagement: la douceur est intacte.
Donc, … on peut repartir pour un tour!
Episode 2 : safran et curcuma
La pelure d’oignon seule ne m’ayant pas donné pleinement satisfaction, je vais maintenant improviser avec deux épices très douées pour colorer mes sauces (et tacher indélébilement mes serviettes de table) : du safran et du curcuma.
Trois doses de safran et une cuillère à café de curcuma dans 1,5 litres d’eau tiède, j’ajoute la laine mouillée, je fais bouillir pendant 1 heure puis refroidir toute la nuit.
Au petit matin je sors l’écheveau, je rince, et je fais tremper quelques minutes dans de l’eau additionnée de 2 noisettes de mon après-shampoing préféré (après tout, laine-poil-cheveux c’est quasi pareil). Pour la douceur, mais aussi pour faire disparaître l’odeur tenace de cuisine orientale.
Résultat final :
Une jolie couleur miel doré que j’aime beaucoup, très lumineuse, et surtout une douceur préservée (la couleur est mieux rendue sur la première photo de l’article).
Je sens que ce n’est que le début d’une longue série d’expériences passionnantes…
Et vous, ça vous tente?
très intéressant, je vais tenter l’expérience (les teintures alimentaires aussi sont intéressantes plutot que les colorants artificiels dans pâtisseries, et .;)
J’ai très envie de tester les colorants alimentaires aussi.
Le résultat doit être plus prévisible, les couleurs plus faciles à maîtriser…
D’un autre côté, j’adore les expériences qui surprennent!
merci pour ces expériences je sens que cela va être bientôt testé dans la chaumière de lutin! belle journée
bises
Bonjour,
Je vois que vous avez teint de la laine sans perdre la douceur mais quand est-il pour un vêtement contenant ee la laine déjà “tissé”….
J’ai une jupe 60%laine 40% viscose et j’ai peur qu’en la faisant bouillir 1h ça “feutre”…? Comment puis-je faire dans ce cas?? Auriez-vous vous des truc pour teindre à froid?
Savez vous s’il y a une température à ne pas dépasser pour pas que ça feutre?
Par avance merci!
Belle journée